Messi, Cristiano Ronaldo, Neymar, Lewandowski sont attendus au Mondial de la FIFA 2022 qui se déroulera au Qatar. Pourtant, cet événement de football à venir ne sera pas le premier à rassembler des internationaux de classe mondiale dans ce pays d’Asie centrale. Cela s’est déjà produit. Et c’est la Q-League (aujourd’hui appelée Qatar Stars League) en été 2003 qui a attiré de manière inattendue des stars des meilleures ligues européennes, notamment Batistuta, Guardiola, Caniggia, Effenberg, Hierro, Leboeuf et bien d’autres.

Comment cela s’est-il produit

Contrairement aux autres pays arabes de la région (voir l’Arabie Saoudite, les Émirats Arabes Unis), la Q-League n’était pas une destination populaire pour les footballeurs établis vers la fin de leur carrière. Tout a changé en été 2003 lorsque la Fédération qatari, financièrement soutenue par le Comité olympique du Qatar, a investi 100 millions de dollars dans le développement de la ligue. L’objectif était clair : attirer immédiatement des footballeurs de renommée mondiale dans la ligue pour la saison 2003-04. Ainsi, une somme de 10 millions de dollars a été allouée à chaque des 10 clubs pour recruter des joueurs étrangers de premier plan. L’expérience a été extrêmement réussie et rapidement, la première division a été inondée de joueurs qui avaient même joué dans des Coupes du Monde lors de saisons précédentes.

Pep Guardiola, l’entraîneur de Manchester City, témoigne de son soutien à la candidature du Qatar pour le Mondial 2022.

Le football au Qatar avant 2003

La première saison officielle a débuté en 1972-73, suivie de trois tournois non officiels au milieu des années 1960. Il n’y avait pas de système de promotion-relégation jusqu’en 1995 et, à l’exception de la période 1981-1989. Le 19 avril 1989, Al Sadd est devenu la première équipe qatari à atteindre et à remporter la Coupe d’Asie des Champions (aujourd’hui rebaptisée AFC Champions League), alignant une équipe entièrement arabe sans joueurs étrangers.

En 1994, la Fédération qatari a introduit une nouvelle règle de match selon laquelle un match nul serait suivi d’une séance de tirs au but. Tout comme dans la MLS dans les années 1990. La règle s’est avérée impopulaire et a été abrogée à la fin de la saison 1994-95. Quelques mois plus tôt, le 29 janvier 1995, Al Arabi était devenu le deuxième club qatari à jouer en finale de la Coupe d’Asie des Champions, mais a terminé le match du côté perdant.

Jusqu’à la refonte de la ligue en 2003, Al Sadd était le club le plus titré du pays. Le club de Doha avait remporté 9 championnats, ce qui était un record à l’époque. Cela n’a pas vraiment changé depuis, car Al Sadd reste le détenteur du record avec 16 titres.

Les noms les plus importants qui avaient joué dans la ligue avant 2003 étaient sans aucun doute Romario et Rabah Madjer. Ce dernier était l’un des buteurs de Porto lors de sa victoire en Coupe d’Europe en 1987 contre le Bayern Munich. Madjer, qui avait également remporté la Coupe intercontinentale en 1987 et la Coupe d’Afrique en 1990, est arrivé au Qatar en 1991, à l’âge de 33 ans, et y a joué une saison avant de prendre sa retraite. Il a également remporté le titre de meilleur buteur. Romario, qui a signé un contrat de trois mois avec Al Sadd d’une valeur de 1,5 million de dollars américains en février 2003, a disputé seulement 3 matchs de championnat sans marquer de but.

Batistuta et Effenberg ont joué pour Al Arabi lors de la saison 2003-04.

Comme une ”Mini Coupe du Monde”

Al Sadd, entraîné par le Croate Luka Peruzovic, a remporté le titre avec facilité, laissant Qatar SC derrière lui avec 8 points d’écart. Al Arabi a terminé troisième, principalement grâce aux 25 buts de Gabriel Batistuta . L’Argentin, qui venait de l’Inter Milan, a remporté le titre de meilleur buteur, tandis que le défenseur prolifique Fernando Hierro a marqué le 2e des trois buts qui ont donné à Al Rayan la victoire en finale de la Coupe du Qatar. Hierro avait précédemment remporté la Ligue des champions en 1998, 2000 et 2002 avec le Real Madrid. Il était toujours un joueur régulier lors de sa dernière saison à Madrid, soulevant la Liga en tant que capitaine de l’équipe.

Le milieu de terrain allemand Stefan Effenberg était l’homme qui a presque mené à lui seul le Bayern Munich vers la victoire en Ligue des Champions 2001 contre Valence. Il a mis fin à sa carrière réussie au Qatar avec Al Arabi, dans un rôle de meneur de jeu derrière Batistuta. Ce dernier a mené l’attaque argentine lors de la Coupe du Monde 2002 aux côtés de Claudio Caniggia , ami proche de Maradona et l’un des rares joueurs à avoir joué à la fois pour Boca Juniors et River Plate. Caniggia a aidé Qatar SC à atteindre la finale de la Coupe 2004, qui a été son dernier match. Pep Guardiola , largement considéré comme l’un des plus grands entraîneurs de tous les temps, a choisi de signer pour Al Ahly Doha en 2003, quittant Brescia où il a joué sous la direction de Carlo Mazzone et avec Roberto Baggio.

Batistuta et Effenberg ont joué pour Al Arabi lors de la saison 2003-04.

D’autres internationaux de renom qui ont signé pour des clubs qataris en été 2003 étaient l’Algérien Djamel Belmadi et Frank Leboeuf de l’Olympique de Marseille (coéquipiers de Didie Drogba), le Marocain Youssef Chippo de Coventry City, le magicien algérien Ali Benarbia de Manchester City, l’attaquant français Kaba Diawara de PSG, son compatriote Pascal Nouma de Besiktas, l’ancien joueur du Parma, le milieu de terrain brésilien Amaral et l’ailier expérimenté Mario Basler de Kaizerslautern.

Mention spéciale à deux Sud-Américains : l’Équatorien Carlos Tenorio qui est arrivé au Qatar à l’âge de 24 ans et a joué pendant 6 saisons et Julio Baldivieso , le meneur de jeu qui a représenté la Bolivie 85 fois de 1991 à 2005.